mercredi 14 janvier 2015

La liberté d expression en danger à Romans ?

 Témoignage d un citoyen
Vœux du maire et violence : jeudi 8 janvier 2014 
La liberté d'expression en danger à Romans ?
Quand je dis que la liberté d'expression est en danger à Romans, je sais de quoi je parle, car j'ai subi le soir des vœux du maire, jeudi 8 janvier 215,  des violences verbales et physiques inacceptables.
Les faits : Je suis venu, avec d'autres, en silence sur le parvis des droits de l'Homme, pour exprimer mon désaccord avec les choix de la nouvelle mairie de Romans :
    - sur la fermeture de la Maison de la Nature et de son parc, pour faire un lieu commercial de ce patrimoine collectif exceptionnel. Cette décision va priver les romanais de 500 m de quais de l'Isère.
    - sur la mise en péril des associations d'éducation populaire et des syndicats Romanais.
  Lorsque j'ai voulu entrer dans la salle des cordeliers, 4 policiers municipaux m'ont "accueilli" et m'ont demandé d'ouvrir mon sac. Ce que j'ai fais gentiment. Après quoi, ils ont décidé de m'interdire l'entrée de la salle sous prétexte que j'avais dans mon sac des documents A4 (des affiches liées à mon travail, sans aucun rapport avec la manifestation). J'ai protesté en disant que c'était des documents de travail et que de toute façon on ne peut empêcher quelqu'un d'entrer dans une salle publique, car il a sur lui des feuilles de papier A4.
Ils ont commencé à me pousser vers la sortie avec insistance. J'ai protesté en proposant d'appeler la police nationale, afin de voir si j'étais dans la légalité. Ils ont proposé de laisser mon sac à l'extérieur, ce que j'ai refusé, après avoir vu passé plusieurs responsables, le dernier m'a dit que je pouvais rentrer et il m'a demandé d'enlever mon gilet jaune, ce à quoi j'ai répondu que j'avais le droit de m'habiller comme je voulais.
Pourquoi tant d'hostilité et de tension pour simplement entrer écouter les vœux du maire, qui se veut un moment convivial et de rencontre entre les Romanais et leur maire ? Jamais dans l'histoire de Romans, on avait vu cela ! Je me suis dis, que c'était surement le premier effet positif de la politique de la nouvelle majorité ?
  J'ai pu enfin accéder à la salle et écouter les vœux du maire. Juste après son discours justifiant de sa politique face à la diminution des subventions aux associations, il y eu, comme on pouvait s'y attendre, des applaudissements et sifflements de personnes exprimant leur désaccord. Et ils sont très nombreux à Romans ! J'ai moi aussi sifflé cette décision, puis j'ai entendu à ma gauche une voix de jeune femme pleurer fortement, j'ai pensé que cette personne devait faire partie d'une association type MJC - Maison de quartier et était touchée au niveau émotionnelle par cette décision lourde de conséquence sur l'emploi.
  Puis, tout à coup...j'ai perçu un mouvement violent sur ma gauche, avec l'arrivée d'un coup de poing sur le côté de mon visage, j'ai eu à peine le temps de me retourner pour pousser le poing, qui continua sa route sur le côté de mon visage et atterri sur ma tempe !
  Etonné et sous le choc, je vis un jeune homme en furie, me disant " c'est à cause de gens comme toi qu'elle pleure " ou un truc comme cela. J'ai réagi en prenant le jeune par les épaules et je l'ai collé contre le mur, pour le neutraliser et surtout comprendre pourquoi il m'avait frappé. Il est important de dire pour moi, que je n'ai pas violenté cet homme, malgré son agression par surprise. Je suis, par essence, dans l'action non violente, et bien que j'ai pratiqué longtemps les arts martiaux, j'ai appris à ne jamais utiliser la violence et les techniques de combat sauf en cas de force majeur ( maitrise de soi au service de la vie).
  Ensuite, j'ai vu arriver 5 policiers municipaux, qui se sont rués sur moi. Je n'ai pas montré de résistance, j'ai juste imposé que l'on récupère mon sac à dos qui était parterre, puis je fus trainé comme un malpropre jusqu'à la sortie, par des policiers nerveux, et énervés contre moi, alors que c'est moi qui venais de me faire agresser. On me mis dehors manu militari, et mon agresseur a pu rester dans la salle, sans aucune confrontation de la situation.
On me dit qu'on aurait pas du me laisser entrer, ce à quoi je réponds : " je me fais taper dessus par un jeune sans raison et c'est moi qui suis coupable !"
  Je me retrouve donc jeter dehors, il y a là quelques amis, qui me demandent comment je vais, j'ai un peu de sang sur la tempe, l'agresseur devait avoir une bague, son poing en glissant aura éraflé ma tempe. Je suis là, sans comprendre pourquoi tant de violence de ce jeune et de la police municipale à mon égard. On me rapporte ensuite que la jeune fille qui a pleuré est la fille du maire et que mon agresseur est certainement son petit copain. Je comprends mieux la raison de ce jeune homme devant le désarroi de sa copine, qui est touchée parce qu'on siffle les propos de sa mère. Je suis bien désolée pour cette jeune fille et n'avait nullement l'intention de la blesser. J'exprimais simplement et librement mon désaccord, comme nombreux autres citoyens !
  Pour ma part, je repars tranquille chez moi, mais les retours des amis et de la presse dans les jours qui suivent, m'ont convaincu d'écrire ce témoignage, afin d'exprimer la violence de cette soirée. D'autres amis ont aussi subi des tensions durant cette drôle de soirée. Et également, pour clarifier que je ne suis pas l'agresseur, et que je ne suis pas dans la violence, mais simplement dans l'expression libre de mes valeurs d'humanisme, de solidarité, d'éco-citoyenneté. Ce qui me semble essentiel !
  J'ai senti et vécu la violence, ici à Romans dans une salle municipale, avec des employés municipaux transformés en une sorte de milice autour du maire, oubliant les gestes simples de courtoisie et bienveillance et leur service à la population. J'ai vécu l'intolérance d'un homme qui ne supporte pas la contradiction. La liberté d'expression est un droit fondamental en France, a-ton encore le droit de dire ce que l'on pense à Romans ? pour que cela ne se reproduise plus, je vais donc porter plainte, pour coups et blessures.
Et je demande une rencontre avec le maire de Romans, mon agresseur et des membres de la police municipale afin d'apaiser les malentendus et que cela ne se reproduise plus, car cultiver le bien vivre à Romans, c'est l'affaire de tous et la responsabilité du maire.
Patrice Floury, citoyen romanais et du monde